Dil Kabaddi
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Cast: Rahul Bose, Irrfan Khan, Rahul Khanna, Konkona Sen Sharma, Soha Ali Khan, Payal Rohatgi, Saba,
Direction: Anil Senior
Production: Shailesh R Singh
J’avais envie de voir ce film que la critique indienne avait catalogué comme inapproprié pour une audience indienne. Rien ne m’agace plus qu’une telle attitude paternaliste !
Outre, cette curiosité, je me disais que le casting : Rahul Bose, Konkona Sen Sharma, Irrfan Khan et Soha Ali Khan ne pouvait donner un film mauvais. Eh bien j’avais raison !
En revanche, j’avertirai les grands amateurs de comédies romantiques de passer leur chemin. Si le film est une comédie, avec quelques côtés doux-amers, son thème, les relations conjugales et son avatar, et pas des moindres, les relations sexuelles, désacralise complètement l’institution du mariage, ce qui est assez audacieux dans la cinématographie hindie. D’autant que le film ne situe pas son action chez les NRI (comme KANK) et nous épargne un twist final à la Silsila.
Ici, l’action se situe dans la haute classe moyenne de Mumbai : femmes émancipées qui travaillent et pour les hommes, l’un travaille dans le milieu des affaires et l’autre est professeur d’université, enseignant le cinéma et plus particulièrement l’écriture scénaristique. Les deux couples vont traverser des crises et s’embarquer dans des chassés-croisés amoureux, le tout sur un ton assez enjoué afin de dédramatiser le sujet de la crise conjugale (ce n’est pas une réflexion sur le mariage à la Sam Mendes !), mais le film pose des questions intéressante. Que faire lorsqu’un homme marié est taraudé par le démon de midi sous la forme d’une de ses étudiantes (Rahul Bosé) ? Que faire lorsqu’un homme marié rêve de fantasmes auxquels son épouse refuse de participer ? Que faire lorsqu’une épouse qui croyait être heureuse en couple se rend compte qu’elle est attirée par un collègue de travail ? Le tout n’est jamais sordide, grâce à la tonalité comique et a le mérite de dire que lorsqu’un couple ferme la porte de sa chambre, il ne fait pas que discuter sur l’oreiller, autrement dit, il n’y a pas de salut dans le mariage sans épanouissement sexuel. Les acteurs sont impeccables et l’on voit même Irrfan se prendre à la comédie !
Alors c’est vrai que le film est plutôt pour un public averti, d’un certain niveau économique et avec une ouverture d’esprit, mais fallait-il le censurer d’emblée par une critique assassine ?
C’est un peu hypocrite de faire une série de court-métrages sur informer sur le sida en parlant cruement de sexe (Cf. Migrations, de Mira Naïr et Blood Brothers, avec Siddharth, désolée, je ne me souviens plus du réalisateur) et ensuite bannir ce sujet de la cinématographie.